Monotonie

La dernière expédition avait été un fiasco. Hyne lui donnait des infos via satellite de la progression du groupe en ville. Rien de bien précis, mais ils avançaient. Etaient-ils dans la mouise là-bas ? Il n'en savait rien. Peut-être devrait-il les rejoindre. Mais faire le trajet seul était risqué. Il avait confiance en ses capacités de survie, mais face à la menace extérieure, il n'était pas sûr de tenir jusqu'à rejoindre Tidus, Junko, Sarah et les autres. Il s'était alors juré de faire le nécessaire s'il était au courant d'une quelconque menace là-bas. Mais pour le moment, il déambulait à droite à gauche dans le bunker, explorait les divers fichiers du serveur central, regardait sans cesse les vidéos en sa possession, ressassait dans sa tête les derniers évènements survenus avec les autres. Morts, blessés, disparus ...

Il entra dans la salle cryogénique dans un lent soupir, espérant un peu un nouveau réveil, pour lui tenir compagnie. Seul dans ce grand batiment métallique souterrain, avec pour seul compagnon d'infortune une IA catégorique, c'était légèrement déprimant. L'envie de sortir et de tenter de rejoindre les autres était de plus en plus pressante.
Il se posa alors contre une barrière au centre de la salle, et regarda lentement tous ces détenus du gel, ces prisonniers du froid.

"... Bon sang."

Il ferma lentement les yeux. Pas fatigué, juste assoupi par l'inaction et la solitude. Ca faisait des jours que tout était calme. Des jours qu'il n'avait rencontré personne. Chaque matin, il questionnait Hyne sur un quelconque réveil. Mais rien. Absolument rien. Et s'en était presque énervant, particulièrement ennuyant.
Son regard s'arrêta sur une jeune fille prise dans la glace artificielle.

"Allez ... Bouge ..."

Nombre de messages : 19 Age : 49 Date d'inscription : 18/07/2008

L'énorme pince métallique avait surgit de nulle pat pour s'emparer de la cuve cryogénique où dormait depuis... fort longtemps probablement, l'ancienne mercenaire qu'était Rimelda Jorg.

La grue posa délicatement le tube de verre et d'acier à même le sol, puis parut se mettre en attente d'un évènement quelconque.
C'est alors que le tube s'ouvrit et laissa s'échapper le liquide de cryogénisation.

Rimelda Jorg tomba lourdement par terre, maise choc de la chute ne la réveilla pas immédiatement.
Pendant que la pince remettait le tube en place, Rimelda revenait lentement et péniblement à la vie. Tous ses sens naturels mirent de longues minutes à retrouver leurs aptitudes, laissant tout d'abord la femme nager dans une sorte de brouillard léthargique.
Au bout d'une lutte des plus hasardeuse contre son propre corps, Rimelda réussi enfin à bouger un bras, puis l'autre et parvenir ainsi à se mettre à genoux.

Elle était nue comme un ver et sentait le froid environnemental lui mordre la peau. Son regard était encore trouble et son ouie parvenait difficilement à percevoir les sons qui l'entouraient. Il lui fallut encore de longues minutes pour qu'enfin, elle retrouve tous ses sens.

Rimelda se leva tant bien que mal et tandis qu'elle concentrait toute sa force physique dans le seul but de tenir sur debout ses deux jambes, elle parvint à identifier l'endroit dans lequel elle se trouvait : une vaste salle parsemée de machines en tout genre et surtout, de tubes de verre identique à celui d'où elle venait de sortir.
Mais ce qu'elle identifia surtout, c'était la présence humaine qui se tenait non loin d'elle : un homme !

Avait-il un don hors du commun ? Un pouvoir divin qui contrôlerait la machine à réveil qu'était la pince toute puissante du centre de la salle de cryogénie ? Non, plusieurs fois il avait souhaité le dur déclenchement de l'éveil d'un de ses co-détenus, et rien ne s'était passé. C'était un coup de chance. Enfin chance, il ne le savait pas encore. Qui pouvait savoir quel type de femme était celle qui venait de s'échouer lamentablement sur le sol, non loin de lui ? Une psychopathe en tout genre capable d'égorger qui que ce soit sans un rictus sentimental ? Une représentante (de plus) de la gent meurtrière ? Il la regarda, presque amusé - peut-être réconforté -, essayer de reprendre malgré elle ses esprits. C'était toujours une passe difficile pour les nouveaux réveillés.

Elle se mit sur ses genoux, puis réussit à prendre pieds sur cette nouvelle Terre. Il la fixait dans les yeux, n'étant pas du genre à prendre plaisir en détaillant son corps dénudé. Même s'il aurait pu avouer qu'elle était particulièrement bien proportionnée, disons. Mais ce n'était pas un homme de cet acabit.
Il se décida donc à saisir une de ces chemises de laboratoire qui était pliées et empilées non loin de lui, une de ces chemises qu'il avait demandé à stocker ici en vue de couvrir les nouveaux décryogénisés jusqu'à ce qu'on puisse leur apporter leurs affaires.

"Tiens."

Il lui lança alors lentement la dite chemise blanche, puis s'adressa à Hyne.

"Hyne, apporte lui donc ses affaires, s'il te plait.
-Bien."

Il se tourna alors vers la jeune femme.

"Un androïde va venir pour apporter tes vêtements d'avant la cryogénisation. En attendant, enfile ça, vas pas chopper un rhume, c'est pas trop le moment."

Il lui sourit alors, un sourire ironique et un brin sarcastique. Il enchaina sans attendre un quelconque premier mot de la jeune femme.

"Bienvenue dans le futur, mademoiselle."

Il enjamba la barrière, pour se mettre face à elle. S'appuyant de même qu'avant, il croisa les bras, et attendit patiemment son étonnement et ses questions, comme chaque nouveau, et comme lui lorsqu'il sortit de son tube funeste. Il lui répondrait alors qu'ils sont dans le "bunker", qu'ils étaient en 3627, que la fin du monde était survenue, qu'ils étaient seuls, etc, etc ... Les formalités quoi.

Nombre de messages : 19 Age : 49 Date d'inscription : 18/07/2008

Rimelda se tourna en direction de l'endroit d'où provenait la blouse qui tomba sur le sol devant elle.
La femme avait retrouvée totalement ses sens désormais et pouvait parfaitement distinguer son interlocuteur.

Il s'agissait d'un homme assez grand et musclé, aux cheveux roux coiffés en bataille et au regard très dur qui trahissait de nombreuses souffrances.

Rimelda se tourna lentement vers lui, se fichant de s'afficher entièrement nue devant un inconnu. Elle s'était depuis longtemps débarassée de nombre de ses tabous.

Elle croisa le regard de l'homme et fit un léger sourire amusé.

"Rimelda, mercenaire" se contenta t'elle de répondre.

"Enfin, j'étais mercenaire dans un lointain passé. Et vous, vous êtes ?"